Qui veut savoir

Qui veut savoir ce qu'il advient des pluies en marche sur la terre, s'en vienne vivre sur mon toit, parmi les signes et les présages.
Promesses non tenues ! Inlassables semailles ! Et fumées que voilà sur la chaussée des hommes !
Vienne l'éclair, ah ! qui nous quitte !... Et nous reconduirons aux portes de la Ville
Les hautes Pluies en marche sous l'Avril, les hautes Pluies en marche sous le fouet comme un Ordre de Flagellants.
Mais nous voici livrés plus nus à ce parfum d'humus et de benjoin où s'éveille la terre au goût de vierge noire.
... C'est la terre plus fraîche au cœur des fougeraies, l'affleurement des grands fossiles aux marnes ruisselantes,
Et dans la chair navrée des roses après l'orage, la terre, la terre encore au goût de femme faite femme.
... C'est la fraîcheur courant aux crêtes du langage, l'écume encore aux lèvres du poème.
Et l'homme encore de toutes parts pressé d'idées nouvelles, qui cède au soulèvement des grandes houles de l'esprit :
«Le beau chant, le beau chant que voilà sur la dissipation des eaux !... » et mon poème, ô Pluies ! qui ne fut pas écrit!